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Tabaski 2024 : La fête dans la défaite !

Tabaski 2024 : La fête dans la défaite !

La fête de l’Aïd Al Kabir est un moment crucial pour la communauté musulmane. La célébration de cette année est prévue pour le lundi 17 juin 2024, sur toute l’étendue du territoire du Mali. Cependant, quand on parle de fête, on parle aussi de dépenses. Pourtant, le moment est très critique pour beaucoup de chefs de famille. Pour certains, cette fête sera célébrée dans la défaite, car ils n’auront pas les moyens de faire face aux dépenses, notamment les habits des enfants et leurs mères, ainsi que l’achat d’un mouton pour s’acquitter de ce devoir religieux obligatoire pour ceux qui en ont les moyens.

La fête de la Tabaski, célébrée chaque année avec ferveur au Mali, s’est teintée d’une atmosphère particulière en 2024. Alors que les familles s’apprêtaient à sacrifier le mouton en mémoire du geste d’Abraham, l’ombre de défis économiques et sécuritaires a plané sur les festivités. L’inflation galopante a été le premier coup porté aux célébrations de cette année. Les prix des denrées alimentaires, y compris les moutons, ont atteint des sommets inégalés. De nombreuses familles, déjà éprouvées par une année marquée par des difficultés financières, ont dû revoir à la baisse leurs dépenses pour la fête. « C’est la première fois que nous devons nous contenter de si peu pour la Tabaski, » confie Fatoumata Diarra, mère de trois enfants. « Nous avons dû choisir un mouton plus petit et réduire les quantités de nourriture préparée. »

Pour Yacouba Sylla, un entrepreneur, cette année est marquée par une crise économique majeure, principalement due à la crise énergétique qui a mis à genoux l’économie. « Nous allons nous contenter de ce que le chef de famille peut fournir. Et nous prions pour que la situation change pour notre pays et qu’il retrouve une paix stable, » énonce Aichata Dembélé, une ménagère.

Une économie en crise et une sécurité préoccupante

Au niveau des marchés de bétail, les moutons sont abondants mais hors de prix pour les clients. « Nous avons des moutons, mais les clients sont rares, et ceux qui viennent discutent le prix sans pouvoir acheter. Quand même, nous sommes là jusqu’au jour de la fête et on espère que nos moutons seront tous vendus. Nos prix sont fixés en fonction de l’acquisition de nos moutons, » nous confie Bourama Diallo, un vendeur de moutons. Par ailleurs, au-delà des difficultés économiques, la situation sécuritaire reste préoccupante. Des régions entières du nord et du centre du pays sont en proie à des conflits armés et à l’insécurité. Les déplacements de population, la peur des attaques et l’instabilité ont perturbé les préparatifs de la fête. Pour beaucoup, la priorité est avant tout de garantir la sécurité des leurs. « Nous célébrons la Tabaski dans un climat de peur et d’incertitude, » explique Moussa, habitant de Mopti. « Nous restons vigilants et prions pour des jours meilleurs. »

M.L. KONE  

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